Si la lutte contre le désengagement des salariés est devenue l’un des chevaux de bataille des entreprises, c’est parce que ce phénomène a pris une ampleur inédite. Le problème, c’est que l’ennemi est silencieux.
Seuls quelques signaux, ténus, alertent les managers du danger : motivation des collaborateurs en baisse, enthousiasme des équipes en berne, retards répétés, absence aux activités collectives, c’est à pas feutrés que le talent cesse de s’engager dans son travail.
Les chiffres actuels sont à peine croyables.
Selon une étude de Gallup de 2024*, seulement 7% des salariés français se disent engagés dans leur travail.
Seulement 7%.
La France figure à la dernière place des 38 pays européens étudiés.
Le désengagement des collaborateurs a bien sûr des conséquences sur les résultats d’une entreprise. Au-delà de la baisse de productivité, il s’agirait surtout d’un manque à gagner. En effet, dans une précédente étude, Gallup avait calculé que les entreprises qui réussissent à engager fortement leur personnel bénéficient d’une profitabilité de +21% et d’une baisse de 40% des problèmes de qualité.
Le désengagement coûte cher aux entreprises. D’après l’Indice de Bien-Être au Travail (Mozart Consulting)**, le coût moyen du désengagement en France en 2022 était de 10 070 € par an et par employé.
Avez-vous entendu parler de « quiet quitting » (démission silencieuse), de « bore-out » (ennui au travail), ou encore de « brown out » (désengagement complet) ? Ces concepts permettent de jauger la variété des situations de désengagement en entreprise.
En revanche, lorsqu’on les étudie, on retombe systématiquement sur les mêmes facteurs.
Pour lutter efficacement contre la perte de connexion avec les talents, il faut en premier lieu se pencher sur ces causes.
Voici, selon nous, les 4 raisons principales qui expliquent pourquoi les collaborateurs cessent de s’investir dans l’organisation.
Le paradoxe, c’est que le désengagement n’est pas un rempart contre le stress au travail. On aurait pu imaginer qu’en s’investissant moins, les salariés seraient moins atteints par la fatigue professionnelle. Eh bien pas du tout. Le niveau de stress en entreprise reste élevé en France malgré tout. Une étude d’ADP Research datée de 2024*** estime que 61% des actifs français se sentent stressés au moins une fois par semaine.
L’enjeu de la lutte contre le désengagement des salariés est donc double : améliorer la productivité ET le bien-être des collaborateurs, en ré-embarquant l’ensemble des salariés dans les valeurs et la mission de l’entreprise.
Comme nous l’évoquions dans un précédent article, 95% des cadres interrogés en 2022 estimaient qu’il est essentiel d’exercer un métier “qui a du sens”, un besoin aujourd’hui partagé par l’écrasante majorité des talents.
Les collaborateurs ont besoin de comprendre pourquoi ils accomplissent certaines tâches, en quoi leur travail contribue à la mission de l’entreprise et vers quels objectifs celle-ci se dirige.
En français, le « sens » a une double définition. Il désigne la direction à emprunter mais revêt également une dimension plus philosophique. Ainsi, le « sens » que l’on trouve dans son travail est corrélé aux valeurs de l’entreprise.
Si une entreprise ne parvient pas à insuffler des valeurs au sein de ses actions - ou pire - si elle en prône certaines mais qu’elle ne les met pas en œuvre dans les faits, l’attrait pour ses missions s’en verra impacté.
L’attente de sens étant devenue très forte au sein des équipes, il est difficile aujourd’hui pour les entreprises de ne pas s’en poser la question.
Après le manque de sens, ce sont les problèmes de communication qui reviennent le plus souvent dans les feedbacks négatifs.
Et il est vrai qu’il est très déstabilisant de ne pas savoir clairement ce qu’on attend de nous, si le travail convient ou si les réalisations ont porté leurs fruits.
C’est d’ailleurs dans le silence que les salariés se désengagent et finissent par partir.
L’absence de communication est donc un accélérateur de désengagement mais on pourrait également évoquer les problèmes de communication au sein des équipes.
La non résolution des conflits entre collaborateurs a également un effet délétère sur la motivation. Un environnement de travail toxique, où les collaborateurs ne se sentent ni écoutés ni soutenus, peut affecter leur bien-être et leur engagement à long terme.
Si Teelt a commencé par développer des solutions d’onboarding, c’est parce qu’énormément de choses se jouent dans « la petite enfance » de la collaboration. L’intégration est une étape primordiale pour embarquer durablement les talents.
Louper le coche, c’est ouvrir la voie au désengagement voire au départ. 80% des nouveaux arrivants décident de quitter ou non leur emploi au cours des 6 premiers mois (Aberdeen Strategy & Research).
Il y a ceux qui restent et puis il y a ceux qui stagnent. Du moins, c’est l’impression qu’ils ont.
La raison à cela : l’absence de formation, de mobilité, de suivi dans le parcours du talent.
Comment se sentir stimulé dans un environnement de travail qui n’évolue pas ?
Dans ce cas-là, c’est non seulement la motivation qui est atteinte mais également la loyauté vis-à-vis de son entreprise. Le fait que celle-ci n’accompagne pas les évolutions peut être perçu comme un manque de considération.
Bien que la rémunération ne soit pas le seul facteur déterminant de l'engagement, elle reste un élément clé. Des rémunérations non compétitives ou une politique salariale jugée injuste peuvent provoquer une démotivation, surtout si les collaborateurs constatent un écart entre leurs efforts et leurs récompenses. Au-delà de la rétribution du travail, c’est réellement la reconnaissance de celui-ci qui est en jeu.
À ce titre, l’absence de reconnaissance effective du travail des collaborateurs est un catalyseur de désengagement.
Se sentant invisibles ou sous-évalués, les talents cessent peu à peu de s’investir dans leur emploi.
La bonne nouvelle c’est qu’il n’est jamais trop tard pour changer une dynamique de désengagement en une nouvelle adhésion aux valeurs et à la mission de l’entreprise.
Si le monde du travail nous passionne, c’est parce que c’est une matière vivante qui peut être aussi innovante que résiliente si on remet l’humain au cœur de la réflexion.
Comme nous l’évoquions dans notre précédent article Comment développer l’engagement collaborateur ?, le moment de l’intégration est un rendez-vous à ne pas manquer avec le talent.
Dès l’entretien d’embauche, le recruteur doit communiquer sur sa vision et ses valeurs auprès du candidat. Si celles-ci sont réelles, le nouvel arrivant les retrouvera au moment de son intégration.
L’entreprise prône l’humain ? Alors elle mettra en place un parcours d’onboarding personnalisé incluant par exemple l’accompagnement d’un « buddy », un parrain, pour guider la nouvelle recrue dans ses premières semaines de travail.
L’entreprise a une vision ? Alors elle donnera une feuille de route claire au talent, dès le début de sa collaboration.
Dernier chiffre pour vous convaincre : un processus d’onboarding réussi augmenterait de 82% la rétention des employés (étude du Brandon Hall Group de 2022).
ÇA FAIT TEELT !
L'engagement se joue dès les premiers temps de la collaboration
Ne loupez pas le coche de l'onboarding
Poursuivez les efforts déployés au moment de l’intégration en concevant des expériences collaborateurs qui ont du sens. Vous pouvez par exemple accompagner les talents dans la réussite de leurs objectifs en leur proposant de monter en compétences.
La formation continue figure en effet dans les attentes des salariés. Ils seraient près de la moitié selon l’enquête BVA pour VISIPLUS academy à souhaiter développer ou mettre à jour leurs compétences.
Vous pouvez également leur proposer une mobilité interne. Nouveaux challenges, nouveaux apprentissages mais toujours au sein de votre entreprise.
Une excellente façon de fidéliser les talents tout en renforçant leur engagement.
ÇA FAIT TEELT !
L'IA, à la rescousse pour suivre tous les parcours de vos talents
Comment l'IA peut améliorer votre expérience collaborateur ? On en parle ici.
L’un des moyens les plus efficaces d’évaluer l'engagement des collaborateurs… C’est de les questionner directement !Les enquêtes de satisfaction ou les rapports d’étonnement sont d’excellents outils pour mesurer le niveau de contentement et identifier les problèmes potentiels avant qu’ils ne deviennent des causes de désengagement.
Bien sûr, la prise d’informations doit être suivie d’actions concrètes.
Parallèlement, mettez en place un système de feedback continu qui permet à chaque collaborateur de s’exprimer et de recevoir des retours réguliers sur son travail.
ÇA FAIT TEELT !
Le feedback peut devenir l''un des super-pouvoirs des managers
On vous parle de son importance dans cet article
Enfin, le meilleur moyen de lutter contre le désengagement des équipes, c’est de comprendre ce que le travail représente véritablement dans leur vie. Or, ça n’est un secret pour personne, les talents ont aujourd’hui envie de trouver un meilleur équilibre entre leur emploi et leur vie personnelle.
Plutôt que de s’opposer à ce mouvement de la société, mieux vaut l’accompagner en proposant des horaires flexibles et du travail hybride pour permettre à chacun de trouver le juste équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
Certaines entreprises ont également fait le choix de créer des congés supplémentaires pour soutenir les collaborateurs dans leur vie personnelle : un congé parental plus étendu ou un congé menstruel par exemple.
Ces mesures, encore balbutiantes, ont un impact très positif sur la marque employeur et par ricochet, sur l’engagement des talents.
ÇA FAIT TEELT !
Le bien-être au travail est l'un des piliers de la RSE
Et, c'est aujourd'hui également un paramètre important dans l'engagement des salariés
Lutter contre le désengagement passe avant tout par une expérience collaborateur riche et positive. En soignant l’onboarding, en offrant des possibilités de formation et de mobilité interne, et en maintenant une communication transparente et régulière, vous pouvez restaurer l’engagement de vos équipes.
N’oubliez pas que chaque collaborateur est unique et que la personnalisation de leur parcours au sein de l’entreprise est un levier puissant pour leur motivation, leur satisfaction et leur fidélité à long terme.
Le TEEPS
N'attendez pas les entretiens annuels pour échanger avec vos équipes sur leur ressenti, il se pourrait qu'il soit déjà trop tard.
Teelt vous aide à prendre des feedbacks réguliers pour identifier précocement les signes du désengagement et réagir au bon moment.