30.1.2025

Tendances RH 2025 : Réinventer l'Expérience Collaborateur

Tendances RH 2025 : Réinventer l'Expérience Collaborateur

Chaque année, en janvier, l’équipe Teelt se prête à un exercice de prospective : quelles seront les grandes tendances RH en 2025 ? Quelles innovations redéfiniront les ressources humaines cette année ? Quelles évolutions marqueront le quotidien des équipes de travail à l’avenir ?

Nous avons réuni nos pronostics pour dessiner ce à quoi ressemblera cette année 2025 du point de vue des pratiques RH. Une constatation s'impose : ces grandes tendances ont un point commun. Elles participent toutes à repenser la façon d’engager, de fidéliser et de faire progresser les talents. En un mot, elles réinventent l’expérience collaborateur.

1. Les RH, plus digitales que jamais 

Évoquer la digitalisation des ressources humaines ne relève plus de la « tendance » mais d’une réalité tangible qui a démontré son efficacité. En simplifiant les processus et en automatisant les tâches à faible valeur ajoutée, le digital permet aux RH de se consacrer à l’essentiel : les relations humaines.

Un des exemples les plus frappants de cette évolution est l’onboarding digital.

L’Onboarding Digital : une priorité stratégique

L’intégration des nouveaux collaborateurs est aujourd’hui perçue comme un levier d’engagement déterminant. Grâce aux plateformes comme Teelt, les nouveaux arrivants peuvent désormais bénéficier d’un parcours adapté à leur poste et à leurs besoins. 

Les entreprises peuvent paramétrer la mise à disposition - progressive ou immédiate - de ressources telles que : 

  • la présentation de l’équipe, des sites, des process
  • des tutos et formations préalables
  • ou de simples messages pour sensibiliser le talent à la culture d’entreprise

La plateforme permet également aux managers de suivre l’avancement de l’intégration et de programmer des collectes de feed-backs (comme des rapports d’étonnement). 

On mesure aujourd’hui les conséquences d’une intégration ratée ou inexistante et les chiffres sont sans appel : 

L’onboarding augmente de 82% la rétention des talents - étude Brandon Hall Group, 2022

58 % des salariés interrogés ont envisagé de quitter un emploi à la suite d’un accueil jugé lacunaire d’après une étude réalisée par PageGroup en décembre 2024. 

65 % d’entre eux - en particulier les plus jeunes - auraient aimé que leur employeur mette en place davantage d’actions en faveur de leur intégration, toujours d’après cette même étude. 

Perdre un talent coûte cher : l’étude CentricHR estime à 20% du salaire le coût du remplacement pour les emplois intermédiaires, davantage pour les cadres (2022).

La question n’est donc plus de savoir s’il faut mettre en place un parcours d’intégration mais plutôt comment s’y prendre. 

En 2025, l’une des pistes à explorer sera celle du jeu ! 

Gamification : le jeu comme vecteur d’engagement

La gamification s’impose comme une stratégie de choix pour impliquer les collaborateurs et renforcer leur adhésion à la culture d’entreprise. Que ce soit pour faciliter l’onboarding, améliorer les formations ou dynamiser des campagnes internes, les outils ludiques ont prouvé leur efficacité.

Jugé peu sérieux, le jeu a longtemps  été tenu à l’écart des entreprises. Mais les progrès récents des neurosciences ont démontré que le cerveau humain était calibré pour le jeu et qu’on pouvait atteindre de meilleures performances en “amusant” nos neurones. 

Jouer est aussi un moyen immersif de transmettre les pratiques et les valeurs de l’entreprise. Chez les commerciaux, on utilise depuis longtemps le jeu de rôle pour améliorer son approche. 

Enfin, le jeu a une immense vertu pour les entreprises : il est propice à la coopération des talents et donc à la cohésion des équipes. 

Cette tendance n’est pas un simple effet de mode. Elle reflète une compréhension plus approfondie de l’expérience collaborateur : l’engagement passe par des expériences stimulantes et interactives. 

2. IA : Bienvenue dans l’ère du Management Augmenté

Lorsque l’Intelligence Artificielle (IA) est entrée dans notre quotidien, elle a amené avec elle un flot de questionnements et de doutes sur l’avenir des pratiques en entreprise. Les Ressources Humaines n’ont pas fait exception : comment rester “humaines” en déléguant une partie des tâches à une IA ? 

Après des mois d’expérimentation et d’acculturation, on perçoit mieux aujourd’hui les possibilités immenses que permet l’IA, en particulier au niveau des pratiques managériales. 

En révolutionnant le suivi des talents comme la prise de décision, l’IA propulse les managers dans une nouvelle dimension, celle du manager “augmenté”

Au plus près des talents 

“Hybride”, “flexible” ou “full remote”, ces 5 dernières années, de nouveaux adjectifs sont venus définir les nouveaux contours du travail. Sorti des schémas traditionnels, il couvre aujourd’hui une variété de situations que les managers et les RH ont parfois du mal à suivre. 

L’IA est ici d’une aide précieuse. 

Face à la nébuleuse créée par le travail asynchrone, à distance ou en présentiel, l’IA facilite la lecture des situations. 

Elle aide à repérer les talents susceptibles d’évoluer ou les profils à risque, permettant de proposer des plans de développement ou des stratégies de rétention sur mesure.

Elle analyse les besoins spécifiques de chaque collaborateur et recommande des formations ciblées qui maximisent leur progression.

Enfin, grâce à l’analyse des signaux faibles, elle peut permettre d’anticiper les départs éventuels et de déployer des mesures correctives avant qu’il ne soit trop tard… 

En somme, elle collecte et met en perspective les informations déterminantes pour la prise de décision des managers ou des RH. 

Ainsi, elle offre une vision précise des dynamiques internes, les aidant à ajuster leurs stratégies en fonction des attentes réelles. Cette approche renforce la confiance entre les talents et leur entreprise. 

Autre avantage : en les délestant de leurs tâches administratives, l'IA permet aux encadrants de disposer de plus de temps pour créer des liens authentiques avec leurs équipes, une dimension essentielle au cœur des attentes des talents

Des dirigeants qui se forment

Devenue centrale dans les attentes des talents, la formation continue devient également une priorité des dirigeants. 

Mus par l’envie d’innover et d’améliorer sans cesse leur approche, ces derniers peuvent compter sur les progrès de l’IA pour conjuguer apprentissages et opérationnel. 

L’Intelligence Artificielle leur donne en effet accès à des parcours d’apprentissage adaptatifs et basés sur leurs besoins individuels. Elle ajuste ces formations en temps réel, selon les progrès réalisés.

L’un des gros atouts de l’IA, c’est sa capacité à créer des scénarios variés et réalistes dans lesquels les leaders peuvent s’entraîner à gérer des situations complexes, comme des crises organisationnelles ou des décisions stratégiques critiques.

Ces solutions apportent une flexibilité inégalée, permettant aux dirigeants de se former à leur rythme tout en restant alignés avec les besoins stratégiques de leur entreprise.

3. Feed-backs Continus : Bye-bye l’Entretien Annuel ? 

2025 sera peut-être une année de bascule au cours de laquelle nous verrons l’entretien annuel traditionnel céder peu à peu sa place à un système de feed-backs continus. 

Rendant l’évaluation plus agile, les retours continus semblent désormais mieux adaptés aux réalités actuelles du travail. 

Vous êtes sceptiques ? On se donne quelques lignes pour vous convaincre que cette 3ème tendance 2025 mérite d’être adoptée !

Petit traité de feed-back

Avant toute chose, de quoi parle-t-on ? 

Il est vrai que “feed-back” est un mot un peu fourre-tout qu’on traduit par “retour” en français. 

Il désigne toutes les informations que l’on va collecter auprès des talents sur leur expérience, leur ressenti en entreprise. 

Il peut prendre plusieurs formes : un rapport d’étonnement, un questionnaire en ligne, un entretien en face-à-face. Le feed-back peut être anonyme ou transparent, individuel ou collectif. 

Le principe du feed-back, c’est d’obtenir des retours directs des talents sur leur expérience collaborateur. 

Vous allez nous dire : c’est précisément l’intérêt de l’entretien annuel. C’est vrai ! 

Mais notre recommandation pour 2025 porte sur la fréquence des demandes de feed-backs. 

L’expérimentation montre que la mise en place de micro-feed-backs réguliers aboutit à de meilleurs résultats que le traditionnel entretien annuel. Des petits rendez-vous plutôt qu’un seul gros. 

Des effets positifs qui ne sont mesurés que si les informations collectées sont prises en considération par les managers !

L’impact sur l’expérience collaborateur

Adopter une pratique de feed-backs continus transforme non seulement la manière dont les employés perçoivent leur rôle, mais aussi la dynamique globale des équipes. 

Contrairement à l’entretien annuel, souvent perçu comme une formalité ou une source de stress, les feed-backs continus s'intègrent harmonieusement au quotidien professionnel, favorisant une amélioration constante et une relation de confiance.

La liste des bienfaits des feed-backs continus est longue mais voici 3 bénéfices qui devraient vous parler : 

- Une meilleure reconnaissance des efforts individuels qui favorise l’engagement et la fidélité des talents. Ils se sentent davantage compris et valorisés, ce qui contribue à augmenter leur motivation et leur satisfaction au travail

- Une culture de l’apprentissage permanent.  Les feed-backs continus favorisent également une approche dynamique et proactive de l’apprentissage du côté du talent. Les micro-retours lui permettent de corriger leurs erreurs ou d’affiner ses pratiques en temps réel. Idem pour les encadrants.

- Une communication plus fluide et transparente. Grâce aux feed-backs continus, la communication dans l’entreprise devient plus authentique et bidirectionnelle. Les employés peuvent non seulement recevoir des retours sur leurs performances, mais également exprimer leurs besoins ou préoccupations de manière plus naturelle. Cette transparence améliore les relations entre les équipes et les managers, créant un climat de confiance et d’ouverture.

En somme, un dispositif de feed-backs continus replace les collaborateurs au centre des préoccupations de l'entreprise. Il démontre que chaque contribution compte et que les efforts sont reconnus de manière équitable et régulière. Ce modèle favorise un engagement plus fort, une fidélité accrue et un alignement des objectifs personnels avec ceux de l'organisation.

Ce n'est pas simplement une pratique de gestion, c'est un levier puissant pour construire une culture d’entreprise inclusive, bienveillante et tournée vers la croissance.

4. Data RH : transformez les données en levier de performance

Autre révolution, moins médiatique que l’IA, mais tout aussi efficace : le big data appliqué aux Ressources Humaines (“Data RH” pour les intimes). Le principe est de collecter les données générées par les collaborateurs - à l’occasion des feed-backs notamment - et de les analyser pour nourrir la stratégie de l’entreprise.

Cette approche va bien au-delà du simple recrutement prédictif, souvent évoqué. En réalité, elle offre aux entreprises les moyens d'anticiper leurs besoins, d'améliorer leurs processus et de mieux piloter leurs ressources.

Cependant, pour réussir, il faut répondre à certains prérequis et maîtriser l'interprétation de ces données

Les bases pour collecter la Data RH

Pour être opérante, l’utilisation de la Data RH doit répondre à 3 prérequis : 

Tout d’abord, il est indispensable d’identifier les données qui sont véritablement stratégiques, les indicateurs qui méritent d’être analysés (taux d’absentéisme, turnover, satisfaction des collaborateurs). 

Ensuite, il est recommandé d’implémenter un Système d’Information des Ressources Humaines (SIRH) dans votre organisation pour simplifier la collecte et le traitement des données.

Enfin, il est crucial de s’assurer de l’intégrité des données collectées. La fiabilité des analyses repose sur des données bien encadrées, des outils compatibles et une saisie précise. Une donnée erronée ou mal interprétée peut fausser les conclusions stratégiques.

Faire parler la donnée : interprétation et stratégie

Si la collecte demande un travail rigoureux, il en va de même pour l’analyse des données. Il s’agit désormais de leur donner du sens et d’en faire de véritables leviers de performance pour l’entreprise. 

L’une des bonnes pratiques consiste à croiser les indicateurs. En associant par exemple taux d’absentéisme et satisfaction, vous pourrez identifier les signaux faibles comme le désengagement des équipes.

À vous ensuite de mettre en place des actions correctives. Les insights tirés des analyses permettent de confirmer des hypothèses, comme la nécessité de former les managers au télémanagement, et d’ajuster les politiques RH en conséquence.

Restez toutefois prudents. Il est indispensable de confronter les chiffres à la réalité du terrain. Un taux élevé de turnover peut refléter une forte pénibilité ou des horaires variables, inhérents à certains secteurs. La connaissance des réalités opérationnelles est indispensable pour interpréter les résultats avec nuance.

Dernière chose, l’utilisation de la Data RH mérite un accompagnement pédagogique et transparent auprès des talents. Rassurez-les sur le fait que la gestion RH ne se limite pas aux données, mais reste centrée sur l’humain.
En maîtrisant les outils et en impliquant toutes les parties prenantes, le Big Data devient un levier puissant pour bâtir des politiques RH plus stratégiques et efficaces.

Ça reste tendance : travail flexible et bien-être au travail

En 2025, on peut dire que le travail flexible est devenu un standard. Les entreprises repensent leurs espaces et leurs pratiques pour mieux s’adapter aux besoins des collaborateurs. L’objectif : stimuler l’engagement et fidéliser les talents autour d’un projet et des valeurs qui font sens. 

Télétravail, travail asynchrone, semaine de 4 jours, les entreprises optent pour des modèles flexibles très variables. 

Ce qui ne varie pas, c’est l’appétence des talents pour le travail flexible. Selon l’étude OpinionWay pour Slack (2022-2023), 86 % des employés jeunes souhaitent plus de flexibilité dans leurs missions au quotidien. 46 % des employés envisagent de changer d’emploi en raison d’un manque de flexibilité dans leur entreprise actuelle.

Autre tendance lourde : le bien-être au travail, avec une reconnaissance croissante des enjeux de santé mentale. Les entreprises multiplient les initiatives pour soutenir la santé des employés, à travers des programmes de soutien psychologique ou des ateliers de gestion du stress.

Les bureaux deviennent des lieux d’échange et de collaboration, avec des espaces verts, des zones de détente et des équipements de pointe.

Une attention accrue est portée à la célébration des succès, petits et grands, pour renforcer le sentiment d’appartenance.

Conclusion : Les RH à l’ère de l’amélioration permanente
En 2025, les ressources humaines jouent un rôle central dans la transformation des entreprises. Au-delà des outils - IA, gamification, onboarding digital - le véritable enjeu reste humain. Comment créer des expériences collaborateur authentiques, enrichissantes et épanouissantes ?
Après une phase de révolution, les RH entrent dans une ère d’optimisation et d’affinage. En mettant les collaborateurs au cœur de leurs stratégies, elles contribuent non seulement à attirer et retenir les talents, mais à construire des organisations résilientes et inspirantes.
En repensant l’expérience collaborateur sous toutes ses dimensions - intégration, engagement, bien-être et reconnaissance - l’entreprise version 2025 s’assure un avantage concurrentiel durable, tout en favorisant un épanouissement mutuel.